UN CHOU ? C’EST UN CHOU !

Chou à Rognonas

Encore sous le charme du film «  Le dernier Duel  » de Ridley Scott, ( Alien, Blade Runner, Thelma et Louise… ), qui se passe sous le moyen-âge du roi Charles VI, je puis, une fois la séance terminée, mon regard plongé dans une bière de Noël , m’interroger sur la nourriture consommée lors de cette longue période historique, parsemée de croisades revanchardes, et de querelles de chevalier, à la conquête du mythique Graal.

Bref , la question me turlupinait ; que mangeait-on au moyen-âge ?

Cette question n’est pas saugrenue; que reste-t-il des habitudes de consommation alimentaire de cette époque, alors que les intrus importés par les conquérants du nouveau monde, sont exposés à foison sur nos étals.

Il est vrai que j’ai vu le jour dans une région agricole où maréchages et pâturages sont les deux mamelles de l’économie locale, le tout baignant dans la tradition provençale.

Il faut tout d’abord avoir une considération de la hiérarchie de la société de l’époque ; la noblesse, le clergé et le tiers-état ( le monde paysan ) .

Cette organisation sociale baignant dans le plus fervent catholicisme faisait que la nourriture elle-même était sujette à un ordonnancement.

Pour les nobles et le clergé ; les fruits, le gibier ( la chasse étant le privilège des nobles ) et les légumes comme le pois, les fèves et les lentilles ( car poussant sur une tige et étant plus proche de Dieu. )

Pour les autres, les racines ; carottes, navets , panais poireaux et bettes … 

Bref, tout ce qui pousse dans la terre et pour lesquels il faut se baisser pour ramasser.

Suite à ces considérations altimétriques et religieuses, je me dois de citer un légume qui réconcilie ce clivage de la société médiévale  : Le chou.

Situé à mi-hauteur, il est le parfait compromis entre les éthers divins et les fosses abyssales de Satan.

Et je l’avoue, parfois, Satan m’habite.

C’est aussi l’ami du navigateur. Sa forte teneur en vitamine C protège contre le scorbut, maladie redoutablement répandue sur les mer, à l’époque. On le conservait alors salé.

Il est aussi une formidable image d’Epinal pour représenter aux enfants le lieu de leur naissance. Les enfants ne naissent-ils pas dans les choux ? Cela date du temps du Grecs où la coutume voulait que l’on donna du choux au petit-déjeuner au futurs époux, mariés dans la journée.

Enfin, les Romains le consommait cru au début de leurs banquets orgiaques, celui-ci ayant la vertu de faciliter la digestion.

Ainsi, la prochaine fois que vous cuisinerez un potée, ou bien une choucroute, pensez à l’ancêtre qui a traversé les périodes de l’histoire ancienne et contemporaine pour finir dans votre assiette.

Bon appétit !

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