LE POUVOIR D’ACHAT N’EST PAS UN DROIT !

Le texte que je cite provient de l’article d’un journaliste aux Echos, Eric Gardner de Beville, membre du cercle de Montesquieu. Il a le mérite, dans ces temps de dérive idéologique, de mettre les points sur les i, et les barres sur les t. 

Une certaine gauche voudrait d’un revenu minimum garanti. Lisez-ceci et comprenez bien ce que cela implique : le pouvoir d’achat n’est pas un droit.

La Déclaration française des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 est le texte sur lequel sont fondés tous les droits dont jouissent les Français aujourd’hui. Il précise que les hommes et les femmes naissent et demeurent libres et égaux en droits et ajoute que les droits naturels et imprescriptibles sont la libertéla propriétéla sécurité, et la résistance à l’oppression.

Le texte ne mentionne pas le pouvoir d’achat et pourtant les rédacteurs de la Déclaration auraient pu l’inclure puisque le peuple français avait fait la révolution non seulement pour lutter contre les privilèges de la noblesse et du clergé, mais aussi pour avoir du pain.

Alors, un minimum pour tous? Le pouvoir d’achat ne doit pas être un droit. Cela supposerait qu’il y ait un minimum auquel toute personne aurait droit. Cela voudrait dire que toute personne devrait avoir le droit d’acheter un minimum, avoir une garantie d’un minimum au niveau des achats. Or cela n’est pas un droit dans notre système politique démocratique. Nous ne vivons pas dans un kibboutz, ni dans un régime où les citoyens auraient tous les droits et que des droits sans devoirs. Notre système politique et notre mode de vie sont au contraire un équilibre entre droits et devoirs. Nous avons le droit à la liberté, mais le devoir de respecter celle des autres. Nous avons le droit de manifester et de faire grève, mais le devoir de ne pas détruire la propriété des autres, ni d’abuser de la grève. Nous avons le droit de demander une baisse des taxes et impôts, mais le devoir de ne pas utiliser la violence pour y parvenir. 

La propagation ces dernières années de l’idée d’un droit de pouvoir d’achat en France est le fruit d‘une dérive progressive de la valeur du travail. Ce n’est plus le travail qui permet d’avoir un pouvoir d’achat, mais c’est au gouvernement de le garantir. Or qui dit gouvernement, dit contribuable, ce qui veut donc dire que c’est aux contribuables de garantir un pouvoir d’achat à ceux qui n’en ont pas ou qui considèrent qu’ils n’en ont pas assez. C’est donc à ceux qui travaillent de garantir un pouvoir d’achat à ceux qui ne travaillent pas ou pas assez. Cela supposerait une nouvelle charge, une nouvelle taxe ou un nouvel impôt. C’est aller à l’encontre de ce que demandent les gilets jaunes qui luttent contre l’excès de taxes et impôts.

Pour finir, je rajoute que la notion de pouvoir d’achat est née dans les années 70, de la relation fournisseurs-distributeurs dans le secteur de la grande distribution. Cela sous-entend que dans un marché transparent, l’équilibre des prix consommation-production serait tiré vers le bas en cas de baisse des impôts et des taxes. En conclusion, je pense qu’il faut aller vers l’harmonisation fiscale européenne qui permettrait au prix, d’une part, et aux impôts et taxes, d’autre part, de baisser de façon significative. Cependant cela implique une mise à plat du modèle social français, qui, avec ses luttes intestines, fera évidemment, des gagnants et des perdants.  Ce serait alors la fin de l’exception française.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *